Anticiper la fin de vie est une démarche qui permet d’exprimer ses souhaits concernant les soins et les traitements médicaux que l’on souhaite recevoir à l’approche de ses derniers jours. Le but est de mettre en place une stratégie qui respecte les volontés du patient et facilite le processus d’accompagnement pour la famille et les professionnels de santé. Voici ce qu’il faut savoir sur l’anticipation de la fin de vie, les outils disponibles et les ressources existantes pour vous aider à prendre les meilleures décisions possibles.
Définir ses souhaits grâce aux directives anticipées
Pour anticiper et se préparer au mieux la fin de sa vie, il est important de rédiger des directives anticipées. Ce document a pour objectif d’informer vos proches et les équipes médicales de vos choix concernant les thérapies et les modalités de prise en charge médicale en cas d’incapacité à exprimer votre volonté. Dans ces directives, il est possible d’aborder des sujets tels que :
- L’acceptation ou le refus de certains traitements (ventilation artificielle, alimentation par voie intraveineuse…)
- Les mesures à mettre en œuvre pour atténuer les souffrances physiques et morales
- Votre souhait d’être accompagné(e)ra jusque dans vos derniers instants par vos proches et/ou un soutien psychologique
- La désignation de la personne de confiance qui pourra transmettre ces choix et prendre des décisions en votre nom.
Les directives anticipées sont valables trois ans, renouvelables tacitement. Elles peuvent être modifiées ou révoquées à tout moment, pour prendre en compte l’évolution de votre situation personnelle ou médicale.
S’entourer de conseil et d’aide pour anticiper la fin de vie
Il est important de ne pas rester seul face à ses interrogations et de se tourner vers des professionnels qui pourront vous aider à mieux comprendre les enjeux et les implications des décisions que vous prendrez. Parmi les sources d’information et d’accompagnement disponibles, on peut citer :
Les équipes soignantes
Médecins généralistes, médecins spécialisés dans le domaine des soins palliatifs, infirmières, psychologues… Tous ces acteurs de santé ont un rôle à jouer pour orienter et soutenir les patients qui souhaitent anticiper leur fin de vie. Ils apportent une expertise médicale mais aussi un savoir-faire humain pour discuter ensemble et aborder les questions liées aux traitements, aux symptômes, à la gestion de la douleur et du confort sur la base de vos propres préoccupations et celles de vos proches.
Les associations de soutien
On trouve également plusieurs associations qui proposent une écoute et du conseil autour de la fin de la vie et des soins palliatifs. Ces structures permettent d’obtenir des informations sur les droits des patients, d’échanger avec des personnes confrontées aux mêmes questionnements que vous et de bénéficier de support dans vos démarches (soins à domicile, soutien psychologique d’aide à la décision).
Les dispositifs légaux
En France, plupart des modalités anticipées concernant la fin de vie sont encadrées par deux principales sources légales : la loi Leonetti sur les droits des malades en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, et la loi Claeys-Leonetti relative à la fin de vie. Ces textes définissent notamment les conditions dans lesquelles il est possible d’interruption des traitements mobilisant l’alimentation ainsi que la possibilité d’administrer une « sédation profonde et continue » jusqu’à la mort.
Il est important de se documenter et de s’informer sur ces lois pour mieux comprendre et aborder le cadre juridique qui vient soutenir même votre volonté exprimée. N’hésitez pas à solliciter des professionnels du droit pour éclaircir les points obscurs ou obtenir des précisions sur les dispositions légales applicables à votre situation.
Gérer les aspects pratiques et financiers liés à la fin de vie
Parmi les éléments à prendre en compte lors d’anticiper son propre décès, il existe toute une série d’aspects pratiques et financiers. Qu’il s’agisse de planifier ses obsèques, gérer la transmission de ses biens ou encore choisir la structure médicale dans laquelle vous passerez vos derniers jours, le patient qui a une fin de vie proche doit être en mesure de faire des choix éclairés.
Organiser ses obsèques
Penser à ses funérailles est un moyen efficace d’alléger la charge sur les épaules de nos proches dans l’une des pires étapes de leur vie. Certains choisiront d’établir eux-mêmes leurs souhaits ou encore de souscrire à une assurance obsèques pour assurer que ces dernières respectent leur volonté sans peser financièrement sur leur entourage.
Gérer sa succession
Pour anticiper la transmission de ses biens à votre décès, rédiger un testament permettra à vos héritiers d’organiser votre succession dans les meilleures conditions et de garantir qu’ils reçoivent ce à quoi ils ont droit (partages et/ou legs). Si vous êtes concernés par cette problématique, il convient également de consulter un notaire qui vous donnera des conseils personnalisés sur votre situation.
Choisir le lieu de fin de vie
`Votre choix relatif au lieu de fin de vie dépendra beaucoup de vos objectifs et priorités, qu’il s’agisse du confort du domicile, du soutien médical apporté.hospice, hospitalisation à domicile… Chaque option présente des avantages et des inconvénients selon vos besoins et ceux de votre famille. Des discussions profondes avec les membres de votre équipe médicale et les professionnels pertinents sont bénéfiques pour mieux appréhender le développement de la situation vers la fin de vie et faire le choix qui conviendra le mieux.
Anticiper sa fin de vie est une étape difficile mais nécessaire pour préparer au mieux vos derniers instants et garantir qu’ils se déroulent selon vos principes et ceux de votre entourage. Penser aux directives anticipées, s’informaint et échanger avec les professionnels et associations qui œuvrent dans ce domaine, ainsi que prendre des mesures concrètes concernant les aspects financiers et pratiques liés à votre départ sont autant d’éléments permettront d’aborder le chemin vers la fin de vie dans les meilleures conditions possibles.